L’histoire des herbes aromatiques : de la médecine à la cuisine
Récemment redécouvertes après une période d’oubli, les herbes aromatiques sont utilisées depuis l’aube des temps par nos ancêtres et ce, dans toutes les civilisations. Que ce soit les empereurs de Chine, les pharaons d’Égypte, les grecs, les empereurs romains, les chefs gaulois, les aztèques ou les mayas et même les rois du moyen-âge, toutes les peuplades du monde ont, à travers le temps, consommés ou utilisés les herbes aromatiques pour leurs vertus médicinales ou pour leur qualités nutritives et gustatives.

 

Aromates et médecine à travers le temps

Nous allons traiter des différentes civilisations au cours du temps ayant utilisés les herbes aromatiques et les plantes comme médicament, nourriture, parfum ou produit d’embaumement. Si vous souhaitez avoir plus de précision concernant les apports nutritionnels et médicinales de plusieurs herbes, vous pouvez découvrir notre article sur les herbes aromatiques detox mettant en avant les qualités du basilic, de la ciboulette et du persil.

Civilisations ancestrales et herbes aromatiques

L’histoire des plantes et herbes dans la médecine de l’homme remonte à des temps immémoriaux. Une sépulture d’un homme de Neandertal vielle de plus de 60 000 ans a été découverte. C’est plus de 7 plantes et herbes qui ont été utilisées afin de conserver la dépouille. Ce qui est intéressant à noter, c’est que chacune des plantes et herbes possède des qualités pharmacologiques. Elles n’ont donc pas été employées par hasard ou par pure décoration, mais témoigne du fait que les hommes préhistoriques avaient déjà compris l’intérêt de la médecine des plantes. Nous savons que nos ancêtres, les chasseurs cueilleurs ramassaient des herbes comme l’oseille et l’ail sauvage, la consoude ou le tilleul qui leurs servaient à préparer des décoctions pour leurs rituels magiques. Ces herbes rentraient également dans leurs recettes de cuisine.Pendant plusieurs dizaines de milliers d’années, l’Homme a appris petit à petit à se servir des herbes pour se soigner mais également pour manger. C’est à partir de – 4000 avant jc que l’on constate les tous premiers écrits traitants de la médecine par les plantes et les herbes.

Sumer, la plus ancienne civilisation développée utilisait déjà les herbes aromatiques pour ses qualités médicinales. A l’époque la médecine n’existait pas vraiment chez les autres civilisations et pourtant les Sumériens étaient particulièrement en avance dans ce domaine. Réalisant déjà les premières interventions chirurgicales de l’histoire de l’humanité, preuve de leurs génies. Romarin et sauge étaient employés pour soigner les maux.

La deuxième civilisation à mentionner l’intérêt des herbes pour la médecine est la Chine au travers du livre « Pen Ts’ao » écrit il y a presque 4000 ans. Celui-ci regroupe plus de 100 plantes et sera utilisé et conservé jusqu’au 16ème siècle, date à laquelle il sera amélioré. Il aura donc été un livre de référence pendant environ 3500 ans, ce qui est presque deux fois plus vieux que la bible.

C’est ensuite les égyptiens et les Hébreux qui se servent des herbes pour se soigner. Cependant ils utilisent également bien plus que d’autres civilisations les herbes pour en faire des huiles, des eaux parfumées ou des produits de beauté. Certaines herbes étaient réservées à l’embaumement des momies ce qui avait l’avantage d’une part de conserver le corps des pharaons mais en plus de leur permettre de sentir bon.

Les herbes aromatiques de l’antiquité au moyen-âge

Les grecs, commerçaient beaucoup avec les marchands phéniciens et ramenaient de leurs périples épices, herbes et encens. Hippocrate écrivit l’œuvre Corpus hippocratum, un total de 72 livres traitants majoritairement des maladies et conclut sur l’usage très bénéfique des herbes aromatiques en médecine. A l’époque d’Alexandre le grand, la plus imposante bibliothèque du monde établie à Alexandrie contient un jardin composé uniquement d’herbes aromatiques. C’est donc dans le plus haut lieu du savoir de l’humanité de l’époque que se situe un jardin aromatique, dont leurs créateurs avaient bien compris l’intérêt.

Les romains étaient consommateurs d’énormément d’herbes aromatiques. Aucun plat n’étaient servis sans. C’est Galien, le médecin des empereurs qui va instaurer une méthode de préparation des médicaments et notamment des plantes et herbes, qui va bouleverser l’histoire de la pharmacie.

Les gaulois utilisaient beaucoup d’herbes également comme l’ail, l’armoise, le fenouil, le laurier, la menthe, le thym, ou le serpolet. Une herbe était réservée aux druides pour leurs rituels magiques : le gui.
Malheureusement c’est à la chute de l’empire romain que va apparaitre en Europe l’obscurantisme. La perte des savoirs des grandes civilisations va plonger beaucoup d’herbes dans l’oubli. C’est grâce aux croisades que beaucoup de plantes vont être redécouvertes des centaines d’années plus tard.

La renaissance des herbes aromatiques

La période de la renaissance apporte un renouveau pour les herbes aromatiques qui se voient de plus en plus populaires. On retrouve rapidement des jardins entiers ou des parterres où les herbes aromatiques côtoient les plantes et les fleurs. Le désintérêt grandissant pour les épices est une opportunité pour rendre le basilic ou la sauge plus populaire. Les herbes s’invitent même à la table des rois et des bourgeois, récalcitrants à la période des lumières, ceux-ci cherchent à revenir au naturel et donc aux plantes.

Nouveau déclin pour les aromates

Au 19ème siècle, avec la révolution industrielle, divers facteurs vont pousser les herbes aromatiques vers leur déclin :
• L’apparition de la médecine moderne qui pousse les malades à s’orienter davantage vers des médicaments et moins vers les plantes
• La meilleure conservation des aliments réduit l’intérêt pour l’usage des aromates
• La bonne hygiène réduit le nombre de maladie et donc le besoin aux herbes pour les plus pauvres ne pouvant pas se payer de médicaments.

Les herbes aromatiques aujourd’hui

Depuis les années 1970, on assiste à un fort regain de l’intérêt du public pour les herbes aromatiques. Nous redécouvrons peu à peu les intérêts nutritifs, nutritionnels et médicinales de ces herbes si particulières. Terrasse, balcon et jardins sont à nouveau décoré du vert des aromates et nos assiettes en profitent largement. Bon nombre de médicaments sont aujourd’hui réalisés à partir des aromates. Aujourd’hui, c’est même devenu une véritable mode, s’inspirant du végétarisme, du veganisme ou du bio. Toutes ces tendances nous poussent à consommer davantage les herbes aromatiques et c’est tant mieux !

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